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Egypte

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1.Périodes

 

-3800

-3100

Nagada

 

 

-3000

-2700

Thinite

Ière et IIe dynastie

Ménès, roi serpent

-2700

-2200

Ancien empire

 IIIe à VIe dynastie

Chéops, Chephren,

Didoufri,

Mykerinos,

Pépi I, Pépi II

-2200

-2000

1ère Période intermédiaire

VIIe à XIe dynastie

 

-2000

-1700

Moyen empire

Fin XIe à XIIe dynastie

Sesostris III, Amenemhat III

-1700

-1500

2ème Période intermédiaire

XIIIe à XVIIe dynastie

 

-1500

-1000

Nouvel empire

XVIIIe à XXe dynastie

Hatchepsout, Thoutmosis III, Aménophis III, Aménophis IV-Akhénaton, (Nefertiti)

Toutankhamon

-1000

-600

3ème Période intermédiaire

 

 

-600

-300

Basse époque

 

 

-300

-30

Epoque Ptolémaïque

 

 

-30

 

Egypte romaine

 

 

 

 

Comme le mentionne Pierre du Bourguet, l'art égyptien est unique dans la mesure où il s'inscrit dans une indéniable continuité sur 4 millénaires.

Les raisons sont probablement une stabilité du à des protections naturelles: mer au nord et à l'est, remparts naturels à l'ouest et au sud. Les envahisseurs ne peuvent emprunter qu'un couloir facilement défendable au nord est. Par ailleurs, la bande du Nil donne une structure homogène au territoire et la religion dont le pharaon est le symbole sur terre (fils des dieux et dieu sur terre) stabilise le contexte politique et social.

 

2.Période Nagada

  • Vénus : Os de crocodile.

 

 

  • Nombreuses palettes à fard pour broyer le fard vert (malachite) utilisées pour protéger et décorer les paupières. Différentes formes: poisson, canard, scène de chasse (dont l'autre moitié est au British muséum)

 

 

 

 

 

  • Poignard du "Djebel el-Arak" : -3300  Silex et canine d'hippopotame. La lame en silex a été rajoutée à une date récente.

 

Ce poignard très précieux, datant de la fin de la préhistoire égyptienne, est composé d'une lame en silex blond d'une haute technicité et d'un manche d'ivoire, sculpté de scènes en bas-relief. Il compte parmi les plus anciennes manifestations du bas-relief. Les thèmes sont issus de la tradition nilotique ainsi que de Mésopotamie: animaux, chasse, lions dominés par un personnage, bateaux et combats humains

 

 

Un objet de luxe


Tout dans cette arme manifeste le luxe et la prouesse technique. La lame, faite d'un silex ocre clair de très belle qualité, montre une maîtrise accomplie de la taille de la pierre. Sur une face, des enlèvements parallèles dessinent une ligne centrale au tracé régulier. L'autre face de la lame est simplement polie. De minuscules retouches constituent un tranchant dentelé. Cette technique longue et délicate ne fut mise en œuvre par les artisans égyptiens que pendant une durée limitée, entre 3500 à 3200 avant J.-C. C'est le perfectionnement le plus abouti du travail du silex. Quant au manche, l'analyse a déterminé qu'il s'agissait d'une canine d'hippopotame. On ne connaît qu'un petit nombre d'exemplaires de ce type de manche de poignard en ivoire, décoré de relief. Il s'agissait d'œuvres exceptionnelles réservées à une élite.

 

 

Hommes et animaux


La lame vient s'emmancher dans une canine d'hippopotame entièrement décorée, comportant un bouton central perforé pour passer un lien.

Sur une face, un personnage barbu, coiffé d'un bonnet, se tient debout entre deux lions qu'il maîtrise. Ce personnage étrange ressemble aux personnages représentés à la même époque en Mésopotamie. Au-dessous, sont figurés des chiens domestiqués et des animaux sauvages ; un chasseur semble attraper une antilope. L'autre face présente des combats en registres. En haut, des hommes quasiment nus, seulement vêtus d'un étui pénien, s'empoignent dans un corps à corps. On distingue cependant qu'il s'agit de deux groupes différents : les uns sont rasés, les autres ont une mèche. En bas, des cadavres jonchent l'espace entre des embarcations de deux types différents, qui sont attestés en Égypte à l'époque de Nagada.

 

 

Une oeuvre charnière


La vie animalière, la chasse et la navigation sur le Nil sont des thèmes anciens, qui étaient déjà traités sur les céramiques et les peintures de l'époque de Nagada. Comme sur les grandes palettes contemporaines, le bas-relief qui surgit alors exprime des scènes plus dynamiques, moins statiques que les figurations sur ces poteries de tradition antérieure. En outre, le thème du combat apparaît à la fin de cette époque. C'est pourquoi les chercheurs ont tenté d'y voir les narrations d'événements historiques. Aujourd'hui, on les interprète plutôt comme des images de référence, un catalogue des thèmes importants pour la classe dominante, à cette époque où se forme l'État égyptien.

Comme c'est souvent le cas alors, certains motifs sont des variantes de ceux de la Mésopotamie contemporaine : le personnage barbu du roi-prêtre et le dompteur de bêtes ou "Maître des animaux" en sont des exemples. Il est certain que des contacts directs ou indirects eurent lieu entre les deux civilisations. La disposition en registres superposés et les conventions employées pour représenter la figure humaine se retrouveront de façon constante durant toute l'époque pharaonique. Cet objet éclaire ainsi le passage entre la fin de la préhistoire et l'éclosion de la civilisation pharaonique

 

3.Période Thinite

Thinite, site éponyme This: nom donné par les historiens antiques à la ville d'Abydos, capitale durant cette période. Il y a 4 centres urbains principaux à cette époque: Memphis, Nagada, Abydos et Heriakonpolis. Les 3 premiers rois sont des unificateurs : roi scorpion, Ménès et Narmer. Puis suivent 2 dynasties.

 

  • Stèle du roi serpent : -3000 Calcaire découverte dans la tombe du roi Ouadji (Ière dynastie) à Abydos. Le Serpent (roi) dessiné dans la cour du palais est surmonté du dieu Horus faucon protecteur des rois de la Ière dynastie. Cette tombe était entourée d'autres tombes plus sommaires, y compris des tombes d'animales preuves de l'existence de hiérarchisation dès cette époque. La simplicité et la pureté du dessin, la disposition harmonieuse des éléments et le raffinement des détails en font un monument unique où s'allient la sobriété du style et la maitrise du ciseau.

 

Cette stèle royale en calcaire est exceptionnelle par ses dimensions et la qualité d'exécution de ses éléments. C'est un document historique de toute première importance mais aussi un précieux témoin de l'usage des conventions artistiques et linguistiques remontant aux premiers pharaons de l'Egypte, à partir de 3100 av.JC.

 

 

 

Un nom monumental

La Stèle du roi Serpent doit son nom au cobra qui y est gravé au centre et à Emile Amelineau qui la découvrit en 1896 et en répandit l'usage. Il correspond à l'un des noms officiels du souverain. Le cobra, ainsi figuré, correspond dans la langue égyptienne à l'équivalent de nos consonnes et au son "dje". Cependant, la prononciation précise de ce nom reste inconnue car l'écriture égyptienne ne note pas les voyelles. C'est l'un des plus anciens exemples de hiéroglyphes monumentaux des premières dynasties égyptiennes à partir de 3100 av. J.-C.

Une représentation complexe

Le cobra est inclus dans un signe rectangulaire représentant un bâtiment qui est probablement la résidence royale. Elle est représentée selon les conventions du dessin égyptien qui resteront en vigueur jusqu'à la fin de l'époque romaine. On en voit à la fois l'extérieur, un mur décoré, et l'intérieur où se trouve le nom royal. Un faucon surmonte l'ensemble. Il est l'animal sacré du dieu Horus dont le pharaon est l'incarnation sur terre. L'ensemble est à lire l'Horus "cobra". Le roi est ainsi évoqué par son nom comme successeur du dieu Horus à cette fonction au sein du palais royal. Les noms des premiers rois égyptiens sont pour la plupart connus sous cette forme. Ce nom d'Horus subsistera comme premier élément des cinq noms officiels du roi dont deux seront entourés d'un ovale caractéristique, le cartouche.

Une stèle funéraire royale de la 1ère dynastie

Malgré sa taille initiale de plus de deux mètres, ce monument n'était pas dressé pour être vu de loin par des visiteurs, ni pour servir de poteau indicateur. Elle a été retrouvée brisée à proximité d'une niche, dans un mur où elle devait être encastrée. Elle se trouvait à l'intérieur du caveau de l'un des plus anciens monuments funéraires égyptiens sur le site d'Abydos, lieu de sépulture des rois de la 1ère dynastie. Le nom du roi ainsi gravé dans une pierre dure pouvait ainsi, telle une doublure, permettre sa survie pour l'éternité

 

4.Ancien empire

L'ancien Empire dure de la 3ème à la 6ème dynastie. C'est pendant cette période que les pharaons bâtissent les pyramides.

 

  • Deux statues de Sepa "Grands des dizaines du sud" datant de la 3ème dynastie (vers -2700 -2600) en calcaire peint. De nos jours, il ne reste quasiment plus de trace de peinture. Dans le même style (et dans la même vitrine au Louvre), la statue de la 'Dame Nésa'.

 

 

 

  • Tête d'un sphinx du roi Didoufri

 

Fils et successeur de Khéops, frère de Khéphren, Didoufri est bien moins connu que ses deux parents. Il n'a pas, comme eux, fait ériger sa pyramide sur le célèbre plateau de Giza mais à 8 Km au Nord, à Abou Roach. Ce portrait fait partie des milliers de fragments de statues et d'architecture trouvés par les fouilleurs de l'Institut Français d'Archéologie Orientale au début du XXe siècle, dans les ruines du temple attenant à sa pyramide.

 

Anatomie fidèle

Cette tête, grandeur nature, sans être un portrait réaliste, a été sculptée par un artisan soucieux de restituer la morphologie de son modèle royal. Les pommettes saillantes bien marquées, les sourcils très peu arqués, les yeux petits sans maquillage, la bouche large aux lèvres bien dessinées et le menton fuyant sont les caractéristiques anatomiques que l'on trouve sur chacun des portraits connus de ce roi.

Didoufri est coiffé du némès bordé d'un bandeau frontal, coiffure royale de lin uni, couvrant la tête, dégageant les oreilles. Le pan sur la nuque est brisé, mais la cassure laisse nettement apparaître un angle qui indique qu'il reposait horizontalement sur le dos d'un lion couché.

Une tête de sphinx

Cette tête appartenait à une statue représentant un sphinx comme le laisse penser la cassure du nez. Au-dessus du bandeau frontal, un cobra, capuchon gonflé, est prêt à cracher son venin : il s'agit de l'Uraeus, protection divine dont bénéficie le roi. Ce qu'il reste de l'épaule droite permet de reconnaître l'amorce d'un bras humain. Les sphinx au corps de lion dotés de bras humains sont habituellement représentés dans l'attitude de l'offrande : le roi tendait peut-être devant lui un objet destiné à quelque dieu.

D'autres statues de sphinx, la plupart brisées, ont été retrouvées sur le site : elles constituent, avec cette tête du musée du Louvre, une des plus anciennes de ce genre statuaire que nous connaissons. Ce fragment sans inscription est, par son contexte de découverte, parfaitement identifié et daté. Il s'agit bien de Didoufri, fils et successeur de Khéops, frère de Khéphren.

Abou Roach

Situé au nord du plateau de Giza, Abou Roach est la partie la plus septentrionale de la grande nécropole, qui s'étend jusqu'à Dahchour, à 50 Km au sud. Ce vaste cimetière était associé à la ville de Memphis, capitale de l'Ancien Empire.

Le site doit son nom au village voisin installé au pied du contrefort du plateau calcaire sur lequel Didoufri avait implanté son complexe funéraire. Pyramide et temples sont aujourd'hui arasés. Ils furent, au cours des siècles, saccagés et pillés ; les éléments d'architecture et de sculpture récupérés et remployés pour l'édification de bâtiments civils ou industriels de la région du Caire.

Les premières fouilles se déroulèrent entre 1901 et 1914. Des archéologues français y furent très actifs, dégageant les vestiges de ce complexe royal mais aussi de nombreuses sépultures de hauts dignitaires de la 1e à la 4e dynastie (3100-2500 av. J.-C.). Ils mirent ainsi au jour un matériel funéraire abondant.
Depuis 1995, des équipes d'égyptologues suisses et français ont engagé à Abou Roach de nouvelles investigations dans le secteur royal et dans celui du cimetière privé.

 

  • Deux époux et leur fils datant de la 4ème dynastie (vers -2600 -2500). Statue un peu cube avec le fils entre ses 2 parents.

 

 

  • Deux époux datant de la 4ème ou 5ème dynastie (vers -2600 -2350).

 

 

  • Scribe accroupi.Saqqara (vers -2620 -2200). Ses caractéristiques sont les suivantes:
    • Frontalité: Tête droite et corps symétrique qui s'inscrit dans un triangle équilatéral (tête, genoux)
    • Conservation de l'aspect du bloc initial afin de donner l'impression que c'est fait pour durer le temps de l'éternité.
    • Yeux constitués d'une pierre blanche cerclée d'une bague en  cuivre et incrustée d'un cône de cristal de roche évidé en point vers l'intérieur. Ce stratagème réfléchit la lumière ambiante et rend le regard presque réel (il faut se baisser pour voir le reflet dans ses yeux).
    • Lèvres minces (rare dans l'art égyptien) dessinées comme pincées avec une légère dissymétrie qui donne un air ironique.
    • Mâchoires serrées, volontaires qui montrent qu'il est à l'affût, peut être à l'écoute des paroles de son maitre.
    • La force de cette œuvre est cette opposition entre l'impression de vie et le fait que rien de semble bouger.

 

 

 

Qui ne connaît pas au moins une image du scribe accroupi ? Installé au Ier étage du département des Antiquités égyptiennes, il reste pourtant le plus célèbre des inconnus. On ne sait rien sur le personnage qu'il représente : ni son nom, ni ses titres, ni l'époque précise à laquelle il vivait. Malgré cela, sa statue frappe toujours les visiteurs qui le découvrent

 

 

Une posture spécifique

Le scribe du musée du Louvre connu sous la dénomination de "scribe accroupi" est en fait assis en tailleur. La jambe droite croisée devant la gauche. Son pagne, blanc, tendu sur les genoux lui sert de support. De sa main gauche, il tient un papyrus partiellement déroulé. La main droite devait tenir son pinceau, aujourd'hui disparu. Ce qui frappe le plus, c'est le traitement du visage et plus particulièrement le travail soigné de l'incrustation des yeux : ils sont composés d'un bloc de magnésite blanc veiné de rouge dans lequel est enchâssé un élément de cristal de roche, sans doute légèrement tronconique, dont la partie avant est soigneusement polie. La face postérieure est couverte d'une couche de matière organique, donnant sa couleur à l'iris et servant probablement d'adhésif. L'ensemble de l'œil est serti dans l'orbite par deux larges griffes de cuivre soudées à l'arrière. Un trait de peinture noire dessine les sourcils. Les mains, les doigts et les ongles sont sculptés avec une délicatesse remarquable. La poitrine est hypertrophiée et les mamelons sont notés au moyen de deux chevilles de bois. La statue a fait l'objet d'un nettoyage en 1998, limité à l'allégement de surpeints en cire. Cette restauration a mis en valeur la polychromie antique très bien conservée.

Un personnage inconnu

Le socle semi-circulaire sur lequel il est assis devait, à l'origine, s'encastrer dans un socle plus grand qui comportait son nom et ses titres. Ceci à l'exemple de celui de la statue du prince Setka, exposée dans la salle 22 du musée du Louvre. Ce socle a disparu, et le contexte de la découverte ne nous en apprend pas plus. Selon son découvreur, l'archéologue Auguste Mariette, la statue du scribe aurait été trouvée à Saqqara le 19 novembre 1850, au nord de l'allée de sphinx du Sérapeum. Mais la localisation exacte n'est pas claire car, malheureusement, ces fouilles ont fait l'objet de publications posthumes, les journaux de fouilles ont été égarés et les archives sont dispersées entre la France et l'Égypte. Quoiqu'il en soit, l'endroit avait été pillé et bouleversé, et n'a donc pu fournir aucun indice sur l'identité du personnage. Certains ont tenté de l'identifier à l'un des propriétaires des statues découvertes en même temps que lui. La plus convainquante de ces identifications paraît être celle qui le lie à Péhernefer. Certains critères stylistiques comme la minceur des lèvres qui est peu commune, le modelé du torse et une hypertrophie de la poitrine peuvent accréditer ce rapprochement. La statue de Péhernefer date de la IVe dynastie. Ce qui peut être un argument supplémentaire en faveur d'une datation précoce de cette statue qui a parfois été datée de la VIe dynastie. Un autre argument en faveur de cette datation, est que les scribes "écrivant" datent plutôt de la IVe et du début de la Ve dynastie, tandis qu'ensuite on trouve majoritairement des scribes "lisant".

Un scribe au travail

Le scribe est représenté en activité, ce qui n'est pas courant dans la statuaire égyptienne. Si aucun roi n'a été représenté dans cette attitude, il semble qu'à l'origine elle ait été créée pour des membres de la famille royale, fils ou petit-fils de roi, tels les fils de Didoufri (IVe dynastie) qui furent représentés ainsi

 

 

L'inspecteur des scribes Raherka et sa femme Merseankh 4ème ou 5ème dynastie (vers -2600 -2350). Il reste de la peinture.

 

 

5.Moyen empire

Le Moyen Empire dure de la 11ème à la 13ème dynastie. (-2033 à -1710)

 

  • Hippopotame bleu décoré de plantes aquatiques. Il y a de nombreux exemplaires de tailles différentes à travers le monde.

 

 

  • Le chancelier Nekhti datant de la 12ème dynastie (vers -1900) en acacia découvert dans sa tombe à Assiout. Grandeur nature.

 

 

  • Porteuse d'offrandes datant de la 12ème dynastie (vers -1950) en bois de ficus enduit et peint. La jeune femme est debout, moulée dans un fourreau qui souligne son corps traduisant l'idéal de l'époque: poitrine épanouie, taille fine et hanches marquées.

 

Debout, le pied gauche en avant, le personnage féminin apporte des offrandes, un panier sur lequel repose une cuisse de veau et un vase à eau. C'est un modèle de "porteuse d'offrandes" sorti d'une tombe du début du Moyen Empire. De grande taille, la sculpture est faite de douze morceaux de bois assemblés, entièrement recouvert de polychromie.

 

La sculpture

En marche sur le socle peint de la couleur de la terre ocre foncé, la porteuse d'offrandes, coiffée d'une perruque courte, est vêtue d'une robe droite serrée près du corps et ornée de plumes. Les bretelles laissent rayonner le collier-ousekh autour de l'encolure. Elle retient d'une main un panier placé au sommet de la tête. Sur le couvercle repose une cuisse de veau. De l'autre main, elle offre un grand vase. Mais qui est-elle ?

Un "modèle" funéraire

Au Moyen Empire, les murs des tombes, creusées dans le rocher souvent trop friable, ne permettaient pas le bas-relief. C'est pourquoi les thèmes funéraires les plus importants étaient alors sculptés en bois, sous forme de statuettes ou de "modèles", en série, et placés dans le caveau. L'apport des offrandes alimentaires était nécessaire à la vie dans l'au-delà et résume le repas essentiel. Sans référence au défunt que sert la "Porteuse d'auge", elle reste exceptionnelle par ses dimensions, la qualité de sa facture et l'offrande du beau vase à eau. Aussi fait-elle penser aux plus beaux modèles issus de Thèbes sortis des ateliers royaux qui allient une grande maîtrise dans la forme et une spontanéité d'exécution.

Un modèle d'art aussi

Unique modèle en son genre pendant plusieurs décennies, la porteuse d'auge devint très vite un objet de référence. Or c'est le matériau qui influence la forme même d'une œuvre. Les douze pièces de bois assemblées qui la composent facilitent les articulations de la statue et donnent une liberté nouvelle aux mouvements, aux bras dégagés du corps, à la jeunesse de la silhouette (on voit une des chevilles au niveau de l'épaule droite). Chaque partie du corps est sculptée avec rigueur : le long cou, le bras qui forme un angle droit. De même, la poitrine pointue projetée en avant est un trait peu usité dans l'art égyptien. Les muscles fessiers accentués présentent un profil presque anguleux. Cette simplicité géométrique qui caractérise le style des plus beaux modèles n'avait pas échappé au regard de Picasso en pleine période cubiste. Ses propres dessins de la Porteuse d'auge du Louvre sont conservés au musée Picasso

 

  • Nombreux scarabées à sceaux royaux.

 

 

 

 

  • Sesostris III. Figure de proue de la 12ème dynastie (-1963 -1786). Jamais le royaume ne fut aussi étendu qu'à l'époque de Sesostris III. C'est l'un des rois les plus représentés dans la statuaire. 2 statues l'une juvénile, l'autre plus âgée. Le némès enveloppe la tête, le chendjit plissé est brodé d'une ceinture inscrite au nom du roi. Oreilles exagérément grandes.

 

 

 

 

  • Cuillère en coquillage avec une tête d'hippopotame en pierre.

 

 

  • Vase en forme de canard troussé en albâtre.

 

 

  • Roi Amenhet III datant de la 12ème dynastie (-1843 -1798) grauwacke et une tête en calcaire. Fils de Sesostris III.

 

Force, jeunesse et humanité émanent simultanément de cette œuvre. Les traits du visage, au modelé très souple, ont permis, par comparaison avec d'autres représentations, d'attribuer cette statuette fragmentaire qui ne porte pas d'inscription, à Amenemhat III, fils et successeur de Sésostris III. Des détails comme la matière, les traits du visage et le décor du manche du poignard logé dans la ceinture distinguent cette œuvre de l'ensemble de la statuaire du Moyen Empire.

 

 

Un portrait ?

Sixième roi de la 12e dynastie, Amenemhat III, comme déjà son père et prédécesseur Sésostris III, a choisi pour nombre de ses portraits statuaires, un style "réaliste". Mais le corps juvénile contraste avec le visage plus rude. Cette petite statue le présente debout, jambe gauche en avant, bras le long du corps, vêtu du pagne "chendjit" et coiffé du "némès". À son front, le cobra uraeus lui tient lieu de symbole de protection. Le traitement du visage fait ressortir la jeunesse du souverain ; la structure osseuse sous-jacente est particulièrement nette : le front plat est doté d'arcades sourcilières régulières, les pommettes sont marquées et le maxillaire, bien dessiné. Ses yeux s'étirent vers les tempes, encadrés par les épais bourrelets des paupières. Les joues, sensibles, creusées par de longs cernes obliques, s'épaississent aux commissures de la bouche. Les lèvres charnues se joignent en formant un sillon ondulant. Certains détails anatomiques permettent de reconnaître le souverain sans la moindre once d'hésitation : il s'agit du nez, court et légèrement busqué, ainsi que du menton, nettement séparé de la lèvre inférieure par un creux profond.

Un jeune roi armé

Le corps est puissant et l'allure énergique. Toutefois, le modelé très adouci de la musculature soutient l'impression générale de jeunesse qui se dégage de l'œuvre. Dans la ceinture du pagne est fixé un poignard ; les armes de poing de ce type ont une origine orientale. Le profil de faucon, comme motif décoratif du pommeau, est unique dans les représentations royales de cette époque. Ce motif se répandra plus particulièrement au Nouvel Empire, tel le célèbre Colosse de Toutankhâmon, au musée du Caire.

L'œuvre d'Amenemhat III

Pendant son long règne, Amenemhat III continue l'œuvre réformatrice de son père Sésostris III ; il renforce l'exploitation et le contrôle des ressources des régions proches de l'Égypte (Sinaï, Basse-Nubie), et termine la mise en valeur du Fayoum en créant écluses, barrages et canaux pour l'irrigation régulière de cette vaste zone agricole. Son complexe funéraire, attenant à la pyramide de Hawara dans cette même province du Fayoum, a tant impressionné les Grecs qu'ils l'ont décrit comme un labyrinthe : "...il est vraiment au-dessus de ce que l'on peut dire. Qu'on fasse la somme des constructions, des ouvrages d'art que les Grecs ont produits, ils apparaîtront inférieurs à ce labyrinthe et du côté du travail et du côté de la dépense..." (Hérodote : en Égypte vers 450 av. J.-C., traduction Philippe-Ernest Legrand).

6.Nouvel empire/période pré-amarnienne

Le nouvel Empire dure débute avec la 18ème dynastie de -1550 à -1353. Hatchepsout fille de Thoutmosis I, épouse de Thoutmosis II, règne seule à sa mort en plaçant le jeune Thoutmosis III (fils bâtard) sous tutelle au clergé. Celui-ci se vengera à la mort d'Hatchepsout en faisant effacer son nom et son effigie de tous les monuments pour qu'elle tombe dans l'oubli.

 

  • Le couple Seynefer (chef du bureau du roi) et sa femme datant de la 18ème dynastie (-1400). Délicatesse et raffinement.

 

 

 

  • La dame Touy en bois de grenadille et socle en karité date de la fin de la 18ème dynastie. L'une des plus belles créations de l'art du nouvel empire par l'harmonie des plans et des volumes. Galbe parfait du corps harmonieux à peine voilé et visage fin et expressif que met en valeur par contraste la lourde perruque travaillée dans le détail.

 

 

  • 3 cuillères de nageuses en bois datant de la 18ème dynastie (-1400 -1300). Belles représentations féminines, l'une avec un bec de canard.

 

 

  • Cuillère à fard, jeune fille nageant en bois avec une tête de canard en ivoire. Très belle tête de canard mais corps de femme moins jolie que les 3 précédentes (surtout vu de dessus).

 

 7.Nouvel empire/période amarnienne

  • Vers -1372, Aménophis IV se laisse séduire par le culte du dieu Aton. Il quitte Thèbes pour une nouvelle capitale qu'il fonde à Tell el-Amarna et il change de nom: Akhenaton. Son épouse Néfertiti le suit dans cette voie. Le réalisme fait son entrée dans l'art égyptien, la douceur des traits et le naturel des poses rompent avec l'hiératisme figé des époques antérieures. Certaines œuvres sont même excessives et perdent toute spontanéité au profit d'un maniérisme.

 

 

  • Aménophis IV = Akhénaton (-1350) fragment d'un pilier d'un édifice à Karnak. Les particularités du modèle royal sont exagérées allongement excessif du visage, menton accentué et bouche épaisse;

 

 

  • Princesse, fille d’Akhénaton et Néfertiti.

 

 

 

  • Corps de femme en quartzite (scintillement de la pierre), certainement celui de Néfertiti. Fortes hanches dans le style du canon égyptien comme la porteuse d'offrandes. Cette sculpture est le symbole de l'époque amarnienne au cours de laquelle les sculpteurs égyptiens ont exprimés la sensualité du corps féminin comme jamais: les voiles transparents qui en exaltent les formes préfigurent déjà l'arc grec. Ceci a participé à la renommée de Néfertiti.

 

 

 

 



14/03/2012
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